Le Collège-Abbaye de Bonne-Espérance est le dernier ensemble abbatial complet et vivant du Hainaut. Patrimoine exceptionnel autant par sa majesté que par son histoire, cette ancienne abbaye norbertine a survécu aux nombreux conflits qui ont touché la région et principalement la Révolution française.
Le « Porche d’entrée »
On entre dans l’enceinte de l’abbaye par un portail en pierre situé à l’extrême gauche d’un bâtiment plus récent en brique : le «Tournebride», lieu où les visiteurs et promeneurs peuvent apaiser leur soif et leur faim.
Nichée dans le fronton, la Vierge, patronne des lieux, accueille les visiteurs et les élèves, les bénissant de son doux regard et de son sourire radieux.
Ce portail n’a pas subi de modifications importantes. Seule l’érosion due aux pluies acides a eu raison de certaines de ses décorations. Ainsi, le blason de l’abbé de Felleries (1642-1671) est devenu quasiment illisible et la Vierge a dû être remplacée.
Le « Bota »
Situé au centre d’une vaste cour d’honneur constituée de trois ailes, ce jardin à la française ne fut pas de tout temps tel qu’il se présente à nous aujourd’hui.
Autrefois, son rôle était de desservir les différentes ailes de la cour d’honneur.
L’aile de droite était réservée aux annexes de la « ferme de la basse-cour ».
La partie gauche étant destinée aux métiers de l’abbaye et aux convers. Actuellement, ces deux ailes comprennent des classes et des chambres d’élèves.
Le bâtiment de face est l’œuvre de l’architecte montois, Nicolas Debrissy.
L' « Escalier d'Honneur »
Par la porte centrale du bâtiment principal, nous pénétrons dans un large vestibule où notre vue est attirée par un escalier majestueux en chêne.
Après la première volée de marche, l’escalier se dédouble en revenant vers la façade.
Sur le premier palier, on peut voir une statue de la Vierge logée dans une niche creusée dans le mur.
A l’étage, de grandes fenêtres permettent une vue imprenable sur le « Bota ».
Le « Cloître »
Il s'agit là du coeur de l'abbaye au même titre que la basilique.
En effet, cet espace central reliait tous les locaux de la vie de l'abbaye.
Le cloître date dans leur majorité du 13ème siècle. Seule l'aile nord (réfectoire) serait plus tardive.
L'ensemble est caractérisé par un style gothique.
Le « Chauffoir » et le « Réfectoire »
Le chauffoir était un local chauffé où les religieux se réunissaient. Il date des années 1740, le décor est en style Louis XIV.
Sans conteste une des plus belles pièces de l’abbaye, le réfectoire fut achevé en 1738. Il faut remarquer les bancs où les chanoines s’asseyaient lors des repas, la chaire d’où se faisait la lecture. Sur le mur opposé aux fenêtres, cinq tableaux du valenciennois Bernard Fromont (1715-1755) illustrent la vie de Saint Norbert, fondateur de l'ordre de Prémontré.
La « Cuisine »
De style ogival, elle est une des plus anciennes et des plus belles pièces de l’abbaye : XIIIe siècle avec des remaniements au XVIe.
La « Salle capitulaire »
Les religieux se réunissaient dans la salle capitulaire pour prier, pour faire la « coulpe » et discuter des affaires importantes du monastère.
Elle est datée de la fin du XIIIe siècle, mais elle a subi des remaniements au début du XVIIIe.
La « Basilique »
La première église fut construite en 1132. De 1266 à 1274 on construisit une vaste abbatiale gothique dont le choeur était entouré de cinq absidioles. Fort endommagée par les guerres de religion du XVIe siècle, l’église gothique fut restaurée au début du XVIIe avec l’aide des archiducs Albert et Isabelle. De 1770 à 1789, les religieux construisirent une nouvelle église, celle que l’on peut voir actuellement. Les plans furent réalisés par l’architecte Lauren-Benoît DEWEZ, auteur de beaucoup de bâtiments à cette époque dans les Pays-Bas.
Les stalles sont l’oeuvre du menuisier Nicolas Bonnet de Nivelles, mais c’est un certain Olivier de Bruxelles qui sculpta les médaillons.
La tour actuelle a été érigée au XVe siècle sur une travée de la nef gothique ; le portail a été ajouté en 1776.
La « Statue de Notre-Dame de Bonne-Espérance »
La statue de Notre-Dame de Bonne-Espérance, en pierre d’Avesnes, est un chef-d’œuvre de la sculpture du XIVe siècle. Ayant survécu sans dommages aux malheurs de l’abbaye, elle a depuis toujours attiré les pèlerins, dont plusieurs comtes de Hainaut, Louis XI, Philippe II et les archiducs Albert et Isabelle.